L’empreinte carbone d’un vêtement : l’évaluer pour la réduire

 

Un top léger en coton nécessite 20 kg de matières premières pour sa production tandis qu’un pull en laine en requiert 60. Un jean de 0,8 kg consomme 8 000 litres d’eau et un tee-shirt de 250 g en utilise 2 500. Les fibres synthétiques d’une chemise émettent 11,9 kg CO2eq/kg contre 4,7 pour un tee-shirt en coton. L’empreinte carbone d’un vêtement vous semble complexe à estimer. C’est bel et bien le cas, mais l’évaluer permet de trouver des pistes pour réduire l’impact environnemental de votre dressing. Bertyne vous guide dans une meilleure compréhension des enjeux de la mode responsable.

Comprendre le cycle de vie d’un vêtement

Lorsqu’un vêtement arrive dans votre armoire, vous visualisez tout au plus sa fabrication et son transport. Vous n’avez sans doute pas à l’esprit tout ce que sa conception a engendré comme émissions de carbone et impacts sur les milieux et les populations.

Pour le comprendre, découvrez la totalité du cycle de vie en 6 étapes d’un textile :

  1. Les matières premières indispensables à la fabrication d’un vêtement viennent de l’agriculture, de l’élevage et de la pétrochimie
  2. La production d’une pièce en prêt-à-porter nécessite des étapes de confection, d’ennoblissement et de finitions
  3. Le transport des vêtements requiert des étapes d’emballage, de conditionnement, de stockage, de livraison en magasin ou en entrepôt
  4. La commercialisation des collections nécessite des efforts marketing pour leur mise en avant jusqu’à l’étape d’achat
  5. L’utilisation de vos habits par vos soins entraîne des lessives multiples et éventuellement une phase de revente ou de don lorsque vous ne souhaitez plus les porter. Plusieurs cycles de ce type sont à envisager en cas de reventes successives
  6. La fin de vie du vêtement arrive quand il termine à la déchetterie, car il ne peut plus être porté, ni up-cyclé. Attention, une alternative existe à cette étape avec les points de collecte qui assurent un recyclage de certains textiles vers d’autres usages, comme la combustion pour le chauffage par exemple

La vie de vos habits est riche en rebondissements et engendre :

  • Consommation et pollution d’eau
  • Utilisation de produits chimiques polluants ou toxiques
  • Dégradation de la biodiversité, des milieux et pollution des sols et des eaux
  • Consommation d’énergie et émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre
  • Enjeux socio-économiques et sanitaires pour les populations
  • Production de déchets

Les vêtements de marques éthiques et durables tentent de réduire la plupart de ces impacts à leur strict minimum.

Mais l’impact zéro n’existe pas.

Pour l’atteindre, il faudrait tout simplement arrêter de produire.

Voyons pourquoi.

Comment évaluer le poids carbone d’un vêtement ?

Définir avec précision l’empreinte carbone d’un vêtement représente un véritable casse-tête. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte et varient d’un textile à l’autre.

Pour y voir plus clair, l’Ademe a proposé en 2018 un rapport intitulé « Modélisation et évaluation du poids carbone de produits de consommation et biens d’équipements ». Vous y trouvez une liste extrêmement complète de la plupart des objets du quotidien ainsi qu’un inventaire de la majeure partie des textiles. Pour chacun d’eux, un tableau explicatif reprend les enjeux environnementaux à considérer. Vous retrouvez facilement l’habit dont l’empreinte carbone vous préoccupe et pouvez tirer les conclusions qui s’imposent.

Le rapport précise que l’industrie de la mode émet principalement du carbone au moment de la production des matières premières et de la mise en forme. Bien entendu, selon l’habit retenu des variations existent. Par exemple, les matières premières pour un pull en coton recyclé représentent 8 % des émissions de son cycle de vie contre 72 % pour un anorak !

En moyenne, la phase de production représente 35 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est donc à la source qu’il faut agir.

La phase d’utilisation contribue beaucoup moins à l’empreinte carbone d’un vêtement. Cette conclusion s’applique spécifiquement à la France puisque l’impact de l’utilisation d’un textile repose sur la consommation d’électricité (lavage, séchage et repassage) qui est peu carbonée dans notre pays.

Ces conclusions techniques ne doivent pas vous perdre, mais vous faire prendre conscience des enjeux de la fabrication de nouveaux vêtements.

La fast fashion pousse à la consommation en créant toujours plus de collections qui ne rencontrent pas nécessairement l’engouement espéré. Ce sont alors des tonnes de textiles qui terminent à la déchetterie et pour lesquels l’impact environnemental frôle les 90 % sans qu’ils aient été portés.

Comment réduire l’empreinte carbone des textiles ?

Malgré ces chiffres alarmants, vous pouvez agir dès aujourd’hui pour réduire l’empreinte carbone de votre dressing.

Auto-évaluation

Pour s’améliorer, la première étape consiste à se tester.

Pour estimer l’empreinte carbone de vos vêtements, vous devez considérer leur cycle de vie, mais également votre manière de consommer.

Le site de vente de vêtements d’occasion ThredUp a mis en place, avec l’aide de la plateforme Green Story, un outil qui permet d’évaluer votre empreinte de mode personnelle en regard d’une moyenne nationale.

Testez le Fashion Footprint Calculator pour vous sensibiliser au sujet et prendre conscience des habitudes que vous pourriez faire évoluer pour diminuer votre impact environnemental.

L’outil est perfectible et s’adresse à de sérieuses serials shoppeuses, mais il a le mérite d’exister !

Pistes d’amélioration

Vous avez maintenant compris que l’achat de vêtements présente un impact environnemental non négligeable.

Des solutions existent pour réduire cette empreinte carbone, voici quelques pistes pour vous vêtir de façon plus écocitoyenne :

  • Réduisez vos achats pour stopper à la source votre impact et créer un dressing minimaliste qui répond à vos besoins
  • Triez vos armoires pour donner une seconde vie aux vêtements que vous ne portez pas ou plus et pour gagner de la place
  • Privilégiez les vêtements seconde-main pour vos prochaines emplettes
  • Évitez de jeter vos textiles et déposez-les dans des points de collecte qui sauront comment leur donner une seconde vie
  • Vérifiez la nature des fibres sur les étiquettes avant d’acheter vos prochains vêtements. Mieux vaut un tee-shirt en coton bio qu’un tee-shirt en coton traditionnel. Vous fuirez également toutes les fibres synthétiques
  • Optez pour des vêtements labélisés par des organismes officiels et/ou indépendants (comme le sont les culottes de règles Bertyne)
  • Choisissez des vêtements ayant subi le moins de traitements possible. Les teintures et autres modifications du tissu, comme le blanchiment, polluent les milieux naturels
  • Portez vos vêtements souvent, car l’empreinte carbone d’un vêtement oublié est d’autant plus importante
  • Ne lavez pas trop souvent vos textiles s’ils n’en ont pas besoin

Vos connaissances sur l’empreinte carbone d’un textile vous permettent maintenant de juger de l’importance ou non d’acquérir un nouveau vêtement. Continuer à vous faire plaisir tout en réduisant votre impact sur la planète à travers une évolution de votre façon de consommer. Bertyne vous encourage à vous sentir belle et mieux dans votre peau en agissant pour l’environnement.

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