Fast fashion : quand la mode devient une addiction

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Dépenser sans autre raison que de se faire plaisir, faire du shopping tous les samedis ou encore porter une fois un pantalon et l’oublier dans son dressing sont devenues des habitudes de consommation pour de nombreux serial-shoppers. La fast fashion proposée par de grandes enseignes d’habillement est à l’origine de comportements d’achats à la limite de l’addiction. Une tendance aux conséquences dévastatrices qui impactent la société, l’environnement, notre porte-monnaie et notre bien-être.

Qu’est-ce que la fast fashion ?

La fast fashion correspond au renouvellement parfois mensuel, voire hebdomadaire, de collections dans les enseignes de prêt-à-porter.

Les objectifs pour les marques : produire et vendre à bas coûts pour faire dépenser plus et plus souvent.

Les consommateurs ne doivent ni se lasser ni tomber deux fois sur le même modèle.

Récit d’une façon de consommer abusive

La mode éphémère apparaît dans les années 90 avec des enseignes telles que Zara, Promod, Pimkie, Jules, Celio, etc.

Des millions de personnes découvrent des vêtements abordables et stratégiquement mis en valeur dès l’entrée dans le magasin. Jusque là rien de grave. Un visiteur trouve une pièce à son goût, l’essaye, hésite et décide de revenir la semaine suivante avec un(e) ami(e) pour le conseiller. Et là, surprise : la collection a changé !

Une nouvelle façon d’acheter est née. Quand un article plaît, il faut le prendre tout de suite, sinon il risque de disparaître des rayons quelques jours plus tard.

Pour renforcer la pression, seuls un ou deux exemplaires sont disponibles par taille et il n’y a pas de stock. Bienvenue dans la mode éphémère.

Pire encore, déçu de ne pas retrouver l’habit convoité, l’acheteur jette quand même un œil à la collection en place et y découvre un modèle qui lui va à nouveau. Cette fois-ci, hors de question de se faire avoir, l’achat est immédiat. La fast fashion exerce ce pouvoir sur les consommateurs, même les plus raisonnables.

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La montée en puissance des marques low cost à plus de 30 collections annuelles

Et voilà comment en moins de trente ans, les comportements d’achat ont évolué et des enseignes comme H&M, Gap, TopShop ou Primark sont devenus des temples de la mode, de la consommation et de la surconsommation.

Dans un lointain passé, une boutique de prêt-à-porter renouvelait ses collections deux à quatre fois par an pour correspondre aux changements de saison. Elle pratiquait des soldes deux fois l’an pour les collections automne/hiver et printemps/été. Maintenant, certaines enseignes proposent plus d’une trentaine de collections par an et des réductions très alléchantes de façon quasi continue.

 

Conséquences désastreuses d’une mode quasi jetable

Des conditions de production dramatiques

Fabriqués au bout du monde, les vêtements sont créés dans des conditions de travail parfois désastreuses. La main d’œuvre à bas coût est exploitée, aussi bien les femmes que les enfants.

Délocaliser la production permet aux enseignes de jouir de faibles contraintes légales, notamment en ce qui concerne les salaires, l’usage d’engrais et de produits de coloration des fibres textiles. Tout coûte moins cher, mais le bilan s’alourdit.

Un impact environnemental désastreux

100 milliards de vêtements sont vendus par an à travers le monde. L’industrie textile est devenue l’une des plus polluantes avec la fast fashion.

Produire une ou deux collections par mois représente un impact écologique lors de la fabrication, du transport et de la gestion des invendus.

Même si les consommateurs s’arrachent les nouveautés, les pertes restent importantes. Ces stocks sont renvoyés aux entrepôts qui les détruisent dans la majeure partie des cas.

La crise sanitaire de 2020 a définitivement contraint les enseignes à revoir ces procédés pour trouver des solutions de revente.

Des consommateurs pris dans une spirale infernale

Blâmer les industriels et les enseignes est une chose, mais personne n’oblige quiconque à faire du shopping toutes les semaines. L’industrie de la mode a créé un besoin et la société y a répondu avec ferveur.

Inutile de se mentir, nous avons tous apprécié l’étendue de l’offre. Acheter est devenu un loisir pour certains.

À terme les économies fondent tandis que les armoires se remplissent, alors même qu’un tiers de nos vêtements ne seraient jamais portés.

Entre satisfaction de ne manquer de rien et malaise quant à une situation aberrante, la société s’interroge et une bonne partie commence peu à peu à rejeter ce modèle économique insoutenable.

Commenter lutter contre la fast fashion ?

Une solution ultra simple : arrêter d’acheter

Le plus simple quand une situation devient pesante consiste à stopper les dégâts.

Vous avez acheté beaucoup par le passé et vous le regrettez peut-être, mais ne culpabilisez pas. Vous pouvez agir dès maintenant pour un monde plus équitable et durable en arrêtant de succomber à la fast fashion.

Surcycler pour varier sa garde-robe sans impacter le monde

Une solution pour porter les vêtements délaissés consiste à s’adonner à l’upcycling. Cette tendance Do It Yourself transforme un textile inutilisé en un nouveau en le customisant ou en créant autre chose.

Votre esprit créatif s’en donne à cœur joie, votre conscience s’allège et votre garde-robe devient unique.

Se faire plaisir avec la mode vintage et le neuf éthique

Adepte du dressing minimaliste, vous aimeriez ajouter une pièce à votre garde-robe, mais vous refusez d’acheter dans une enseigne fast fashion. Vous trouverez votre bonheur dans une boutique seconde-main ou dans une enseigne de vêtements neufs éthiques.

La première solution vous permet de dénicher un article vintage ou surprenant tout en donnant une seconde vie à un textile délaissé.

Les habits neufs éthiques vous assurent une fabrication dans des conditions respectueuses des travailleurs et de l’environnement. Les fibres sont écologiques, en lin ou en coton bio et la traçabilité exemplaire. C’est d’ailleurs le cas des culottes de règles Bertyne.

Échanger des pièces de son dressing contre d’autres

La Croix-Rouge et l’association de bienfaisance de votre quartier ne sont plus intéressées par vos anciens vêtements. Ne soyez pas surpris, la fast fashion est passée par là. Une fraction infime des dons trouve preneur, car les stocks explosent. On estime qu’un Français jetterait 70 kg de textiles par an !

Une solution consiste à revendre ou à échanger ses vêtements sur des plateformes comme Vinted. Votre dressing minimaliste se renouvelle souvent et à moindres frais. Ne négligez pas l’impact de l’envoi de vos colis !

Vous regardez peut-être vos placards avec un drôle d’air maintenant. La fast fashion s’est invitée dans nos modes de consommation, mais il n’est pas trop tard pour la refuser. Vos convictions et vos valeurs contribuent à l’évolution de notre société vers la durabilité. Partagez en commentaire vos bons plans pour lutter contre la mode éphémère.

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