Vous trouvez ce petit haut adorable. En plus, il n’est pas cher du tout. Vous vous laisseriez bien tenter par cet achat sans conséquences. Sans conséquences, vraiment ? Savez-vous que la pollution de l’industrie textile arrive en troisième position sur le podium des plus gros pollueurs mondiaux ? Zoom sur les ravages d’une industrie qualifiée parfois de mode jetable.
Comment la pollution de l’industrie textile peut-elle atteindre de tels sommets ?
100 milliards de vêtements et accessoires de mode sont vendus chaque année à travers le monde.
Une société de consommation qui pousse à l’achat
De combien d’habits avez-vous réellement besoin pour vous vêtir correctement chaque jour, même pour des occasions spéciales ?
Certainement beaucoup moins que les quantités parfois impressionnantes de textiles qui encombrent vos armoires.
Si la phrase « Je dois trouver un appartement plus grand. Je n’ai plus de place pour ranger mes affaires » vous est familière, vous êtes directement concernée par le problème.
Ce n’est pas votre faute, la société vous encourage à dépenser sans cesse. Les promotions exceptionnelles, les cartes de fidélité, les bons de réduction et les offres spéciales ne font qu’accentuer ce problème.
À la fin du second confinement, combien avez-vous reçu de SMS de boutiques qui vous invitaient à vite revenir dans leurs rayons ?
Acheter est devenu un moyen d’appartenance et de reconnaissance qui nous éloigne de la valeur des choses et contribue à la pollution de l’industrie textile.
Une industrie textile qui explose et des prix en chute libre
En 15 ans, l’industrie de la mode a doublé sa production, car les clients achètent pour le plaisir, sans réfléchir avec des prix défiants toute concurrence.
L’appel des vitrines, l’essayage, l’achat, la satisfaction de quitter un magasin avec un sac rempli de vêtements que vous ne portez parfois qu’une fois constitue un rituel classique pour la serial shoppeuse qui sommeille en vous. Cette façon de vivre et de consommer entraîne une production irraisonnée pour répondre à une demande qui l’est tout autant.
Est-ce vraiment si grave de succomber à l’appel de la nouveauté ? Oui, vous allez voir pourquoi.
Quelles ressources sont impactées par l’industrie textile ?
Vous ne vous en rendez pas compte, mais fabriquer un vêtement engendre un impact considérable sur de nombreuses ressources.
La pollution de l’industrie textile impacte la plupart des ressources
La production d’un vêtement engendre :
- l’utilisation annuelle de 1,3 tonne de matières extraites hors Europe pour l’Europe selon le compte rendu « Le textile dans l’économie circulaire européenne » de l’Agence Européenne de l’Environnement, mis à jour le 23 novembre 2020 ;
- la consommation d’un volume d’eau, toujours hors Europe et selon le même rapport, équivalent à 104 m3/personne/an ;
- la production de 20 % des eaux usées planétaires ;
- l’usage de substances chimiques pour créer les fibres de tissus et les colorer ;
- la pollution de l’industrie textile due au transport et aux kilomètres parcourus par un vêtement entre son lieu de production et votre armoire ;
- entre 3 et 10 % des émissions mondiales de carbone ;
- le rejet de microplastiques textiles vers les océans générés lors des lavages successifs. Ces déchets passent à travers les filtres et les traitements des eaux usées ;
L’ensemble de ces impacts place l’industrie textile sur le podium des plus gros pollueurs au monde, après le transport aérien et la navigation maritime.
Des achats compulsifs et souvent revendus
La plupart des vêtements ne sont pas portés et finissent en priorité à l’incinération. Seul 1 % des vêtements sont recyclés. Cette tendance évolue doucement avec l’engouement des consommateurs pour des sites en ligne comme Vinted qui donnent une seconde vie à vos habits.
Les vêtements ne dorment plus dans vos armoires, mais ils parcourent à nouveau des centaines de kilomètres. Seront-ils réellement portés ? Mystère. Quoi qu’il en soit, les acheteurs avouent ne pas se poser de questions, car les prix défient toute concurrence, notamment pour se constituer une garde-robe de marque. Au pire, si les achats ne conviennent pas, ils seront revendus !
Les associations reçoivent moins de vêtements depuis que les consommateurs gagnent de l’argent en mettant leur dressing en ligne. Toutefois, elles reconnaissent disposer de stocks considérables de vêtements petit budget.
Bref, l’industrie textile produit tellement qu’en définitive la plupart des vêtements ne sont pas portés et personne n’en veut vraiment.
La mode responsable comme solution
Arrêtons à présent le carnage ! Inutile de s’en vouloir d’avoir des tiroirs pleins à craquer. En revanche, pourquoi ne pas réfléchir autrement à partir de maintenant ?
Des marques s’engagent pour une production plus durable
Plusieurs marques s’engagent pour réduire l’impact de l’industrie textile sur la planète.
Jeans en coton biologique, pneus transformés en tongs, baskets à partir de raisin, etc. inondent la toile de promesses réconfortantes : recyclage, circuit court, main d’œuvre non exploitée, durabilité, etc.
Les initiatives se multiplient, mais les tarifs restent parfois rédhibitoires.
Seule une évolution des mentalités permettra des achats plus raisonnés de vêtements et d’accessoires en tout genre.
Une évolution indispensable pour nos modes de consommation
Pourquoi ne pas vous concentrer sur ce dont vous avez vraiment besoin pour réduire la pollution de l’industrie textile ? Triez vos vêtements. Vendez ou donnez les articles que vous ne portez plus et ne gardez que les tenues dans lesquelles vous vous sentez bien ou belle ou les deux !
Voici un exemple de dressing minimaliste à moduler selon vos goûts et les saisons :
- trois pulls chauds et confortables ;
- deux jeans et deux pantalons dans lesquels vous vous sentez féminines, même pendant vos règles ;
- cinq jupes qui mettent vos jambes et votre silhouette en valeur ;
- trois robes qui se prêtent à toutes les occasions ;
- une dizaine de culottes dont deux ou trois culottes de règle et quatre ou cinq soutien-gorges adaptés à votre morphologie ;
- cinq paires de chaussettes et cinq paires de collants ;
- trois paires de chaussures ;
- deux vestes et un gilet ;
- trois pyjamas ou nuisettes.
Vous faites de la place dans vos armoires et vous allégez la pression que vous infligez à la planète.
Besoin de vous faire plaisir en vous offrant un vêtement ou un accessoire de mode ? Pourquoi ne pas opter pour une balade revigorante en forêt, un après-midi jeux avec vos enfants, une tasse de thé partagée avec une amie ou encore une sieste crapuleuse en amoureux. Tant d’activités plaisantes feront du bien à votre moral et à votre porte-monnaie sans alourdir votre empreinte environnementale.
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