Ça fait environ 15 ans que vous avalez une pilule contraceptive tous les matins, peut-être plus longtemps, mais vous avez arrêté de compter… Vous vous demandez ce que nous réserve comme nouveautés la contraception masculine en ce début d’année 2021. Vous risquez d’être déçue, car malheureusement depuis le préservatif, la vasectomie et la méthode hasardeuse du retrait, quasiment aucune solution n’a été mise sur le marché pour empêcher monsieur de vous faire un énième bébé.
Ne soyez pas fâchée, Bertyne vous explique pourquoi avec humour et légèreté !
Rappel des méthodes de contraception masculine existantes
Trois méthodes de contraception masculine existent, dont deux temporaires et une définitive, à savoir :
- le préservatif ;
- le coït interrompu ;
- la vasectomie.
Préservatif masculin
Cette méthode contraceptive est la plus utilisée dans le monde, notamment en raison de son rôle de barrière contre les infections sexuellement transmissibles (ISF). Le préservatif est imperméable au sang et aux fluides vaginaux et péniens.
Fiable à 85 %, le préservatif, de préférence en latex, car plus résistant, nécessite quelques précautions d’usage. Votre partenaire vérifiera toujours la date de péremption sur l’emballage. Il veillera à ne pas déchirer le préservatif avec un ongle ou les dents à l’ouverture de l’emballage et au moment du déroulement sur la verge. Il s’assurera aussi du bon positionnement du réservoir pour éviter un reflux du sperme à l’éjaculation.
Quel plaisir ressent-on lors de l’utilisation d’un préservatif ? Hommes comme femmes le confirment bien volontiers, cela n’a rien à voir avec un rapport non protégé ! Outre le fastidieux moment qui interrompt les ébats pour placer le préservatif, les sensations sont réduites. L’étreinte est également raccourcie puisque votre homme doit se retirer juste après l’éjaculation pour ne pas risquer un débordement du sperme contenu dans le préservatif. Évidemment, il reste indispensable lors d’un premier rapport avec un quasi-inconnu !
La méthode du retrait
Objectivement, cette technique de contraception masculine ne devrait pas être considérée comme telle. Sa fiabilité s’apparente à celle du calcul de sa date d’ovulation pour prévoir si un rapport non protégé peut entraîner une grossesse.
Le seul avantage du coït interrompu : cette méthode est gratuite. Heureusement !
L’Organisation mondiale de la santé estime qu’elle échoue dans 27 % des cas. Le liquide préséminal sécrété dès le début de l’érection pourrait contenir lui aussi des spermatozoïdes capables de féconder l’ovule. Si votre partenaire se retire juste avant l’éjaculation, un risque de grossesse existe.
Du point de vue du plaisir, là encore, la méthode manque d’intérêt, notamment pour l’homme qui doit constamment garder le contrôle de la situation pour se retirer bien avant le moment fatidique de l’éjaculation. Adieu romantisme et grand frisson avec la technique du retrait qui nous apparaît comme la pire contraception masculine !
La vasectomie
La vasectomie est peu répandue en France, contrairement à 20 % de nos voisins outre Atlantique qui y ont recours. C’est une stérilisation définitive qui ligature les canaux de transport des spermatozoïdes. Elle n’impacte pas les relations sexuelles, mais elle doit être mûrement réfléchie.
Après une première consultation, un homme dispose de 4 mois de réflexion avant la seconde visite au cours de laquelle un accord écrit est signé. L’opération se déroule en chirurgie ambulatoire et ne présente quasiment aucune contre-indication ni complication. La cryoconservation du sperme peut être réalisée préalablement. À la suite de l’opération, une méthode contraceptive supplémentaire est recommandée pendant 12 semaines.
La vasectomie peut être inversée par vasovasostomie (VV) ou par la biopsie testiculaire associée à l’injection intracytoplasmique d’un spermatozoïde (ICSI). Les résultats obtenus sont variables, mais sachez que seulement 2 à 6 % des hommes regrettent leur vasectomie.
Les nouveautés en matière de contraception masculine
Les méthodes suivantes donnent des résultats mitigés à l’heure actuelle, mais elles laissent entrevoir un réel intérêt pour de nouvelles techniques de contraception masculine dans le futur.
La pilule masculine ou contraception hormonale masculine (CHM)
La pilule féminine bloque l’ovulation mensuelle alors que la pilule masculine doit stopper en permanence des millions de spermatozoïdes. Étudiée depuis les années 1970, cette contraception chimique manque de compatibilité avec le fonctionnement du corps masculin.
Une méthode de contraception masculine hormonale existe pour les individus de moins de 45 ans. Elle consiste en des injections hebdomadaires intramusculaires de testostérone. Efficace, mais contraignante, elle n’est quasiment pas utilisée en France et l’OMS recommande de ne pas y avoir recours plus de 18 mois d’affilés.
La contraception masculine thermique (CMT)
La contraception masculine thermique consiste à inactiver les spermatozoïdes par la chaleur grâce au port d’un slip ou d’un anneau pénien chauffant. Ne vous y méprenez pas, cela n’a rien à voir avec l’anneau de pénis qui améliore l’érection et l’orgasme de votre partenaire !
L’un ou l’autre des dispositifs doit être porté au moins 15 h par jour pendant au moins 3 mois. De bons résultats sont obtenus. À noter que les premiers essais dans ce domaine datent des années 1980.
L’injection de gel spermicide
L’ONG américaine Parsemus Foundation étudie depuis plusieurs années l’injection d’un gel spermicide, le vasalgel, dans les testicules pour bloquer le passage des spermatozoïdes. Réalisée en chirurgie ambulatoire, cette méthode est réversible, car le gel peut être dissout au moyen d’une autre injection.
L’évolution d’un spray nasal à suivre…
Des chercheurs britanniques travaillent sur un spray nasal qui serait censé rendre les spermatozoïdes inefficaces. L’étude se poursuit depuis 2016 et nous disposons de peu de conclusions satisfaisantes à ce jour. Peut-être reviendrons-nous sur le sujet l’an prochain ?
Si la contraception chimique féminine reste la méthode la plus sûre de ne pas tomber enceinte, le préservatif est quant à lui la seule protection contre les IST. Vous et votre partenaire formez le parfait duo pour une vie sexuelle épanouie et sans mauvaise surprise !
Au-delà des méthodes développées pour améliorer la contraception masculine, notre société doit réaliser un véritable travail de sensibilisation et d’évolution des mentalités à ce sujet. Trop souvent, la question d’une grossesse non désirée repose intégralement sur la responsabilité de madame.
Et vous, à quel contraceptif avez-vous recours ? Votre conjoint s’engage-t-il dans cet aspect de votre sexualité ?
2 commentaires
Antoine
Bonjour,
Votre article est très chouette. Cependant la contraception thermique et notamment l’anneau nécessite d’être porté 15h par tranche de 24h tous les jours ! Et il faut attendre trois mois (spermogramme à l’appuie) pour être contracepté.
PS : Je ne savais pas que la technique du retrait était considérée comme un moyen de contraception :p
Come
Bonjour, la méthode thermique doit être portée 15h par jour et tous les jours pendant minimum 3 mois pour commencer a être efficace et pas seulement 15 h avant le rapport comme indiqué dans l’article.
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