Partout dans le monde, la précarité menstruelle fait de plus en plus parler d’elle. Vous trouvez peut-être le prix d’un paquet de tampons exagéré, mais vous pouvez encore vous l’offrir. Certaines femmes en difficultés financières changent rarement leur protection hygiénique quitte à mettre leur santé en danger. Pire, dans certains pays, des jeunes filles manquent l’école chaque mois pour masquer le fait qu’elles sont indisposées. Mais les choses évoluent et l’accès aux protections hygiéniques gratuites devient une réalité. Tour du monde des initiatives et chapeau bas à l’Écosse qui rend serviettes et tampons gratuits pour toutes !
Quels pays luttent le mieux contre la précarité menstruelle ?
La question des règles et de l’accessibilité aux protections hygiéniques préoccupe tous les pays du monde, riches ou pauvres, en avance socialement ou pas.
N’imaginez toutefois pas vous rendre dans un supermarché en Écosse et faire le plein de serviettes hygiéniques et de tampons gratuitement. L’évolution n’en est pas encore là, mais le débat est lancé.
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Royaume-Uni : excellent élève de la lutte contre l’inconfort menstruel
Le sujet de la précarité menstruelle fait débat depuis 2014 au Royaume-Uni. Les premières victimes : les lycéennes et les étudiantes qui manquent les cours ou utilisent des protections de fortune, telles que du papier toilette pendant leurs règles.
Impossible de laisser la jeunesse grandir dans cette précarité pour l’Écosse. Dès 2018, un programme a permis de fournir des protections hygiéniques à près de 400 000 jeunes femmes.
Le Pays de Galles et l’Angleterre ont suivi le mouvement en mettant en place des campagnes de sensibilisation similaires dans leurs collèges, lycées et universités. La mesure s’étend ponctuellement aux écoles primaires pour répondre à une puberté de plus en plus précoce.
L’Angleterre a aussi installé des distributeurs de produits de première nécessité comprenant des protections hygiéniques gratuites accessibles aux personnes sans domicile fixe. Les produits sont à retirer grâce à une carte magnétique.
L’Écosse est passée à la vitesse supérieure après 4 ans de campagne pour obtenir la gratuité des protections hygiéniques pour toutes dans les lieux publics. Le 24 novembre 2020, la loi a été votée à l’unanimité, preuve que le sujet n’est plus soumis à discussion !
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États-Unis : des contrastes entre États, mais des mesures qui se multiplient
Face à la précarité menstruelle, la situation évolue aux États-Unis. Les distributions de protections hygiéniques gratuites se multiplient dans certains établissements scolaires où le taux de pauvreté est très élevé (près de 40 % dans les États de Californie et de New York). La mesure doit être étendue à tous les lieux publics dans le Wisconsin.
L’Illinois applique la même démarche, mais sans prendre en compte les conditions de revenus pour une égalité totale des femmes, indépendamment de critères financiers discriminants. Les règles et leurs contraintes n’ont rien à voir avec une position sociale et l’Illinois l’a bien compris.
Dans l’Ohio, inutile de se rendre dans un centre social ou de santé pour obtenir des protections hygiéniques gratuites. Elles sont toutes disponibles dans les toilettes, comme le papier ou le savon pour les mains. Les représentants du gouvernement et les associations locales affirment qu’avoir ses règles n’est pas une maladie justifiant un passage à l’infirmerie !
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France : les étudiantes libérées d’un poids à la rentrée 2021
À partir de la rentrée 2021, tous les établissements universitaires de France disposeront de distributeurs de protections hygiéniques gratuites, soit environ 1 500 distributeurs répartis dans les résidences des Crous et dans les services de santé universitaires. Le sujet apparaît comme un problème de santé publique clairement identifié dans l’hexagone.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, affirme que ces protections seront respectueuses de l’environnement. On attend de connaître les détails à ce sujet. Espérons qu’il s’agira de marques écologiques et responsables pour éviter la création de déchets dangereux supplémentaires pour l’environnement.
Les initiatives se multiplient en France pour permettre l’accès aux protections hygiéniques gratuites pour les plus démunies. Les retours sont bons et les jeunes filles reconnaissent apprécier la localisation des distributeurs pour se servir sans gêne et en toute discrétion.
Rendre le quotidien des étudiantes plus serein simplement en leur offrant un meilleur accès à l’hygiène menstruelle sur leur lieu de vie est un pas en avant considérable.
Combien d’années faudra-t-il pour que la France s’attaque au sujet dans sa globalité ? Offrir à toutes les femmes réglées, sans distinction de critères de revenus, des protections hygiéniques écologiques gratuites représenterait une belle preuve de l’évolution des mentalités et de la place de la femme dans la société.
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Espagne : des tracts en forme de serviette hygiénique à Madrid, tout un programme
Deux femmes sur 10 sont touchées par la précarité menstruelle en Espagne, mais le sujet était peu abordé jusqu’à récemment. La crise sanitaire n’a fait qu’aggraver la situation, même dans des régions riches comme Madrid.
Pendant le confinement, l’entreprise Farmaconfort a offert 100 000 produits d’hygiène intime aux femmes en situation de précarité. L’ONG Mensajeros de la Paz a intégré des protections hygiéniques dans ses colis solidaires.
Les élections en cours en avril 2021 ont permis à la candidate Mónica García de faire parler d’elle en distribuant des tracts en forme de serviettes hygiéniques. Elle veut obtenir la gratuité des protections hygiéniques dans tous les bâtiments publics de la communauté de Madrid et une réduction de la TVA des produits d’hygiène à 4 %. Affaire à suivre !
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Canada : la précarité menstruelle en entreprise au cœur du débat
Depuis 2019, le Canada s’attaque à la précarité menstruelle en entreprise en souhaitant rendre les protections hygiéniques gratuites au même titre que le papier toilette, le savon, l’eau et un moyen de se sécher les mains.
Le gouvernement canadien assure qu’un épanouissement professionnel est impossible sans de bonnes conditions de travail et d’hygiène. Plus d’un million de personnes sont ainsi concernées.
De multiples initiatives canadiennes ont déjà permis la mise en place de protections hygiéniques gratuites dans divers lieux publics à travers tout le pays, mais aucune mesure globale n’existe à ce jour.
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Asie : le fléau de la précarité menstruelle dans les campagnes
L’Asie s’implique également dans la lutte contre la précarité menstruelle.
En Corée du Sud, c’est en toute discrétion que les jeunes filles les plus modestes peuvent commander gratuitement des protections hygiéniques à partir d’une carte prépayée délivrée sur critères sociaux.
Le Sri Lanka distribue quant à lui des protections hygiéniques gratuites dans les écoles et notamment dans les campagnes qui souffrent d’un manque d’accessibilité aux produits d’hygiène.
Comme dans de nombreux pays, l’objectif consiste à réduire l’absentéisme et l’utilisation de textiles ou d’objets inappropriés pour retenir les flux sanguins.
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Afrique : l’extrême pauvreté demande des efforts de sensibilisation à l’hygiène menstruelle
L’Afrique est particulièrement touchée par la précarité menstruelle. L’extrême pauvreté, certaines croyances et le manque d’informations contribuent à ce que 30 millions de filles et de femmes, notamment des réfugiées, souffrent d’une hygiène menstruelle désastreuse.
Des kits de dignité sont ainsi distribués pour améliorer la sécurité des sanitaires dans leur ensemble.
Les ONG s’emparent du problème avec la distribution de kits d’hygiène menstruelle au Vanuatu et en Ouganda.
Le 28 mai, journée internationale de l’hygiène menstruelle, représente une opportunité supplémentaire de sensibiliser les filles et les femmes de tous les pays aux risques pour leur santé d’une mauvaise hygiène pendant leurs règles.
Quelles conséquences environnementales de la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites ?
Ce qu’il faut retenir de positif, c’est que la précarité menstruelle et l’accès à des protections hygiéniques gratuites constituent des sujets qui font maintenant partie des enjeux politiques.
Les choses changent, même si l’égalité est loin d’être atteinte, puisqu’elle concerne les femmes souvent jeunes ou en situation de précarité financière. Mais qui pense à toutes les autres ?
Pourquoi discriminer les femmes selon leurs revenus ?
Le coût des protections hygiéniques s’élève à environ 3 000 euros dans la vie d’une femme. Ce coût est identique pour une personne dans le besoin et une qui peut s’offrir ce confort. Ce n’est pas parce qu’une femme peut payer ses protections hygiéniques que leur achat ne l’impacte pas dans ses autres dépenses.
Le papier toilette est-il payant dans les toilettes publiques sur base de critères économiques et sociaux ? Heureusement, non !
Les décisions actuellement prises, bien que favorables et témoignant d’une belle évolution des mentalités, pénalisent toujours autant certaines femmes, dites aisées. L’Écosse fait ainsi figure d’exemple, car le sujet des règles est traité comme un problème de santé publique qui concerne les femmes réglées dans leur globalité, instruites ou pas, riches ou pauvres.
Pourquoi focaliser les initiatives sur les protections hygiéniques jetables ?
Les actions entreprises par les gouvernements sont louables, mais leur coût est considérable.
Pourquoi ne pas réfléchir à des protections hygiéniques durables accessibles à toutes ?
Une culotte ou une coupe menstruelle coûte plus cher à l’achat qu’une serviette hygiénique, mais combien de protections jetables sont-elles utilisées pendant la durée de vie d’une coupe ou d'une culotte (sur plusieurs années) ?
Une culotte de règles peut absorber un volume de sang allant jusqu’à 5 tampons. Une étudiante pressée n’aurait-elle pas plutôt intérêt à disposer de ce type de protection pour une journée en toute confiance ?
Les décisions prises concernent jusqu'aujourd'hui uniquement les protections hygiéniques jetables. D’un point de vue environnemental notamment, il est à souhaiter que l'on se mette à favoriser l'utilisation de protections hygiéniques réutilisables, plus écologiques, économiques et meilleures pour la santé.
1 commentaire
Carlos Armel
Salut salut
Pour moi le véritable problème c’est que ces usines de fabrication de serviettes ne nous pas le nom de la matière première qu’ils utilisent .
C’est là où tout commence.
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