Le papillomavirus : tous concernés, tous égaux et prêts à agir

Le papillomavirus : tous concernés, tous égaux et prêts à agir

 

Vous n’avez encore jamais eu de rapport sexuel ? Vous avez un doute sur le partenaire qui a partagé votre lit la nuit passée ? Vous avez remarqué une zone de peau bizarre sur votre visage ? Vous souffrez de démangeaisons au niveau de vos parties intimes ? Quelle que soit votre situation, vous pouvez être concernée par une contamination au papillomavirus. Bertyne vous explique tout sur l’une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes dont les conséquences peuvent aussi bien être nulles que déclencher un cancer au bout de plusieurs années. Zoom sur une maladie sournoise et parfois dévastatrice.

Qu’est-ce que le papillomavirus ?

Une infection sexuellement transmissible très courante

Les Papilloma Virus Humains, ou HPV, correspondent à des infections sexuellement transmissibles (IST) causées par plus d’une centaine de virus différents (HPV1, HPV14, HPV16, HPV18, etc.). Ils concernent tout le monde et comptent parmi les IST les plus fréquentes.

Les HPV pénètrent par les muqueuses et s’y multiplient pour créer des lésions bénignes ou malignes.

Environ 75 % des hommes et des femmes actifs sexuellement seront confrontés, une ou plusieurs fois, à un papillomavirus au cours de leur vie.

N’ayez crainte, en général, le système immunitaire élimine spontanément le virus sans aucun symptôme ni conséquence sur la santé dans les deux ans suivant l’infection. Dans ce cas, aucun risque de cancer n’est à déplorer.

Dans 10 % des cas, le virus s’installe durablement et peut causer une multitude de maladies allant de la verrue génitale au cancer.

Des HPV de virulences variées

Les HPV hautement cancérigènes sont les HPV 16 et 17. Ils créent des lésions précancéreuses, également appelées CIN (néoplasie intraépithéliale cervicale) qui régresseront spontanément ou évolueront en cancer quelques années plus tard.

Les zones du corps touchées correspondent aux parties intimes et aérodigestives chez les femmes et les hommes :

  • Vulve
  • Vagin
  • Col de l’utérus
  • Anus
  • Pénis
  • Bouche
  • Gorge

À noter que dans la majeure partie des cas, les cancers du col de l’utérus surviennent à la suite d’une infection chronique due à un papillomavirus.

Comme la plupart des infections sexuellement transmissibles, les HPV sont très contagieux. La transmission peut avoir lieu lors d’un rapport, mais également par la bouche ou les mains. Le préservatif ne prévient donc pas de tous les risques de contagion pour cette famille de virus.

Quels sont les symptômes du HPV chez la femme et l’homme ?

Dans la plupart des cas, aucun symptôme n’est observé, mais le temps d’incubation varie de quelques semaines à plusieurs années.

Dans le cas de lésions bénignes, on constate :

  • Des verrues vulgaires au niveau des coudes, des genoux, des mains ou des orteils
  • Des verrues plantaires sous le pied
  • Des verrues planes sur le visage
  • Des papillomes verruqueux fréquents au niveau de la barbe
  • Des verrues génitales sur les muqueuses, également appelées condylomes

Des démangeaisons et des saignements peuvent survenir chez la femme souffrant de verrues génitales. Vous veillerez à utiliser des protections hygiéniques respectueuses de votre corps et de votre flore intime pour réduire ces désagréments, telles qu’une culotte de règle.

Dans les rares cas où les lésions évoluent en cancer, on retrouve :

  • Des cancers de la peau causés par HPV 5 et 8
  • Des cancers du col de l’utérus dus à une contamination par les HPV 16 ou 18

 

Quelles sont les personnes les plus vulnérables au Papilloma Virus Humain ?

Des profils cibles très variés

Les personnes immunodéficientes sont plus sujettes à la contamination par le Papilloma Virus. Leur système immunitaire remplit mal ses fonctions d’élimination des virus et bactéries.

En ce qui concerne les verrues cutanées, les enfants et les jeunes adultes sont des cibles potentielles, notamment lors de sorties fréquentes à la piscine ou en salle de sport.

Certaines professions sont confrontées au HPV 7 qui est transmis par les animaux : bouchers, vétérinaires, équarrisseurs, etc.

En toute logique, les personnes qui multiplient les partenaires au sein d’une vie sexuelle active ont plus de risques d’être contaminées par un HPV. Le port du préservatif est dans ce cas d’autant plus recommandé, même s’il ne supprime pas tous les risques d’infection.

Des facteurs aggravants

Comme les virus du Papilloma Virus prolifèrent au sein de la peau et des muqueuses, les plaies (griffures et coupures) représentent autant de terrains favorables à la contamination.

De même, une autre IST, telle qu’un herpès génital ou le VIH, à l’origine de plaies au niveau des parties génitales peut aggraver le risque de contamination par le HPV.

S’adonner au sexe pendant les règles n’a pas d’impact sur le risque de contamination, puisque l’écoulement du flux menstruel n’entraîne aucune lésion.

Comment se débarrasser d’un HPV chez la femme et l’homme ?

Le traitement du Papilloma Virus Humain dépend d’une multitude de facteurs :

  • Âge
  • Type de verrue
  • Localisation de la verrue
  • Durée depuis laquelle la verrue est installée

Les infections de la peau dues au HPV

Les verrues plantaires se traitent difficilement et en l’absence de douleurs la plupart des médecins ont tendance à laisser les choses évoluer naturellement.

Divers traitements à partir d’acide salicylique donnent des résultats variables dans le temps. Comptez au moins un mois de traitement, mais ils sont vendus sans ordonnance en pharmacie. Demandez conseil à votre pharmacien avant d’agir par automédication.

Un dermatologue pourra vous proposer un traitement par cryothérapie à partie d’azote liquide à -196 °C sur une durée d’un mois à raison d’une séance par semaine.

Une verrue persistante peut également être détruite au laser, mais une cicatrise peut perdurer de nombreuses années.

Les infections génitales dues au HPV

Les verrues génitales peuvent se résorber sans traitement, mais ce dernier accélère toutefois la disparition des condylomes. Vous réduisez ainsi le risque de transmission et vous aidez votre système immunitaire en agissant de concert avec lui.

À noter que le HPV n’est pas traité, seules les verrues génitales sont supprimées, d’autres peuvent ainsi réapparaitre quelques semaines ou mois plus tard.

Les traitements à base de pommade qui brûlent les verrues s’utilisent couramment, ainsi que d’autres crèmes qui dopent le système immunitaire.

En hospitalisation de jour, votre médecin pourra brûler les verrues à l’acide trichloracétique. Une intervention par laser, cryothérapie ou encore électrocoagulation s’envisage selon la gravité de l’infection et sur base de vos antécédents médicaux.

Comment prévenir le papillomavirus chez la femme ?

Vous l’aurez compris, vivre normalement au quotidien sans aucun risque de contamination au HPV est pratiquement impossible.

Un suivi gynécologique régulier pour les femmes de tout âge

La meilleure manière de se prémunir de l’évolution des lésions liées au cancer du col de l’utérus consiste à réaliser un frottis de contrôle chez la femme tous les 2 à 3 ans entre 25 et 65 ans.

Votre gynécologue sera le plus à même d’adapter cette fréquence selon les résultats du frottis ou vos antécédents médicaux.

Une vaccination indispensable des plus jeunes

La vaccination avant l’infection représente la meilleure solution pour lutter efficacement comme le Papilloma Virus Humain.

La médecine scolaire incite les jeunes filles n’ayant pas encore eu de rapports sexuels à se faire vacciner.

Totalement gratuit, ce vaccin, le Gardasil, permet de se protéger contre environ 80 % des HPV. Vous comprenez ainsi que les frottis réguliers restent indispensables, mais votre gynécologue saura vous le répéter avec conviction à chacune de vos visites de contrôle dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus !

Le vaccin permet la création d’une barrière d’anticorps qui tapissent les muqueuses génitales. Les souches du virus les plus virulentes sont ainsi stoppées.

De nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années et le vaccin atteint aujourd’hui une efficacité de 92 %. Il consiste en deux injections pour les filles de 11 à 14 ans et en trois injections pour celles entre 15 et 19 ans.

Une vaccination tout aussi indispensable des plus âgés

Le vaccin peut également être administré aux hommes et femmes adultes ayant déjà eu des rapports sexuels et ayant peut-être été infectés par certains types de HPV. Il vous protégera contre de potentielles infections futures.

En outre, l’efficacité du système immunitaire diminue avec l’âge. Vous pourriez avoir été contaminée il y a des années et ne développer des symptômes tels que des verrues que tardivement. Le vaccin vous aide à lutter en vous permettant de créer vite de nouveaux anticorps.

Où se situe la France face à la lutte contre le cancer du col de l’utérus ?

À titre d’information, l’Australie est particulièrement engagée dans la vaccination contre le papillomavirus des adolescents et adolescentes. Ce pays ne dénombre quasiment plus aucun cas de cancer du col de l’utérus. La vaccination parvient ainsi peu à peu à éradiquer ce fléau.

Malheureusement, en France moins de 20 % des jeunes femmes de 11 et 19 ans sont vaccinées, un chiffre très bas en comparaison de l’Italie ou de l’Angleterre qui affiche des taux de vaccination supérieur à 70 %.

En cause, les potentiels effets secondaires indésirables, même si ce vaccin est jugé sans danger par le monde médical. Un effort de sensibilisation s’impose à ce sujet tant de la part de la médecine scolaire, que des professeurs de sciences naturelles ou encore des parents qui connaissent la gravité du sujet. Profitez par exemple d’une discussion avec votre fille sur l’arrivée prochaine de ses premières menstruations pour aborder le sujet !

Comme vous pouvez le constater, le papillomavirus est l’affaire de tous, hommes et femmes, sans distinction d’âge ni de préférences sexuelles. Pour lutter contre ces virus souvent longtemps silencieux, la vaccination reste la meilleure solution, ainsi que le respect des contrôles réguliers prescrits par votre gynécologue. En cas de doute sur une surface de votre peau dont l’aspect aurait évolué, ne vous posez pas davantage de questions et consultez sans tarder.

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